DE LA VILLE DE PARIS.
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Dieu et au Roy vous y appeller, nous esperons ung
grand fruict pour servir de.....(1', comme un bon
berger doibt faire à ses brebis, lesquelles ont bien besoing d'un bon mirouer pour leur servir d'exemple, espérant, monseigneur, que vous en sçaurez si bien acquiter, en l'honneur de Dieu, comme très cligne et vertueulx prélat, que vous ramènerez à vostre trouppeàu voz brebis esgarées, qui sera ung grand exemple pour toute la crestientc, comme estant ceste
Ville la capitalle et le.....de toutes les autres, et
non seulement de ceste nostre....., mais de toute
la creslienté, d'aultant que en icelle csl une.....
de gens.....et de vertu qui se semble et.....
Or, monseigneur, nous prions Dieu vous en faire la grace et à nous aussy.
«Et d'aultant que vostre charge est grande, plus d'honneur et de meritte se vous sera, en ce temps si calamiteux, de veoir ses peuples reduictz et tout d'une voix honorer et louer Dieu, ainsy qu'il apar­tient.-)
Led. sr Evesque respondit:
"Je vous rèmercye grandement, monsr le Prevost, vous mes™ les Eschevins et tous mess" de la Ville, de la peine qu'avez prinse d'estre venuz à ce lieu. Et puisque il a pleu à Dieu nie appeller en cest estat, je prie sa divine bonté que je m'en puisse acquicter à son honneur et descharge de ma conscience, espé­rant faire tout debvoir qu'un bon pasteur doibt faire, et tenir la main à la manutention de la relligion et extirpation des heresies, ayant ce ferme espoir en Dieu qu'il aura pityé de son peuple fidele, nous don­nant meilleur temps et ramenant les brebis esga-
rées à son trouppeàu, ce que je le supplye par sa divine bonté, u
Après quc ledict sr Prevost des Marchans eust faict sa harangue et led. sr Evesque eust respondu, l'on ordonna aux eglises de marcher, ce qu'ilz firent, sçavoir les quatre Mandiens, et puis les parroisses, finablement Mess™ de Nostre Dame, marchans d'un costé, et les relligieux de Saincte Geneviefve de l'autre; et à leur queue, ceulx qui portent les crosses desd, s" Evesque et abbé de Saincte Geneviefve; et devant eulx ceulx qui portent les chandelliers d'ar­gent et sierges. Et sortant de l'eglise, la coustume est cpie l'abbé de Saincte Geneviefve est tenu de bailler une chaise de drap d'or, pour porter les Evesques de Paris faisans leurs entrées.
Et n'ayant lesd, s™ Prevost des Marchans et Esche­vins trouvé lad. chaise, fut demandé aud. sr abbé où elle esloict, qui feit responce que il l'avoit offerte aud. Evesque, mais qu'il s'en estoit contenté, et qu'il n'en vouloit poinct. Et combien que, à l'entrée des Eves­ques precedens, mesmes du dernier, mons' [Guil­laume Viole'2'], lad. chaise eust esté portée pai' les quatre barons qui souloient le temps passé porter lesd. Evesques depuis led. lieu de Saincte Geneviefve jusques ai Nostre Dame, toutesfois ne fut poinct porté, dont l'on murmura. Et au lieu de lad. chaise, estoient les quatre barons immediatement devant les crosses et sierges.
Puis, marchoient lesd, s™ Evesque et abbé de Saincte Geneviefve coste à coste, vestuz de leurs habitz ponlificaulx et miltre en leste; après mar­choient monsr de Lansac'3', m1' Du Peron'4', le che­valier de Seure'5', mr de Carnavalet'6',.....'7'
C II y a un blanc en cet endroit du Registre, ainsi quo plus bas, pour les mots remplacés par des points.
'2> Le nom est encore une fois resté en blanc au Registre.
P) Louis de Saint-Gelais, dit de Lusignan, seigneur de Lansac, baron de la Molhe-Saint-IIéraye, elc, chevalier de l'ordre, conseiller d'Etat, chevalier d'honneur de Catherine de Médicis, capitaine des cent gentilshommes de la maison du Roi depuis i 568, charge dont il se démit au mois d'avril 1578, mort au mois d'octobre 1589, âgé de soixante-seize ans.
(i> Sans doute Albert de Gondi, depuis duc de Retz, pair ct maréchal de France, mort en 1602, frère ainé du nouvel évoque. Il porta d'abord lo nom de s' Du Perron. (Mémoires de Condé, in-4°, 1743, t. I, p. 153.)
--' Michel de Sèvre ou de Seurre, chevalier de l'ordre de Malte depuis ie mois de juin 1 53g; il était gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi et devint, en 1571, Grand-maître, administrateur et réformateur do tout l'ordre de Saint-Lazare de Jérusalem. (Voir id. ibid., p. 533.)
(°' François de Kernevonoy, dit de Carnavalet, gentilhomme breton, grand écuyer et gouverneur du duc d'Anjou, depuis Henri III. (Voir Michel de Castelnau, Mémoires, add. de Le Laboureur, in-fol., t. II, p. 755.)
C La relation fort circonstanciée jusqu'ici est brusquement interrompue, ct la page entière qui suit est demeurée blanche (fol. 2i4 v°). Elle peut être complétée à l'aide du Registre capitulaire de Notre-Dame, qui insiste précisément sur la seconde partie de la cérémonie. Nous n'en donnerons qu'un résumé rapide. De l'abbaye de Sainte-Geneviève le cortège, qui se composait en outre des évêques de Clermont, de Noyon, de Sisteron, de Chartres, de Digne et dc Boulogne, se rendit devant l'église Sainte-Goneviève-des-Ardents cn la Cité, où il arriva vers dix heures du matin et trouva le doyen, le chantre et tous los chanoines de Paris qui l'attendaient pour l'introduire dans la cathédrale. Le doyen fit à son tour un discours de bienvenue, auquel l'évêque répondit, puis on se remit en marche vers Notre-Dame, dont les portes étaient closes. Elles ne s'ouvrirent qu'après le serment prêté par Pierre de